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Interview de Patrice Martin (1ère partie)

Patrice Martin

Une carrière de plus de 20 ans durant laquelle Patrice Martin, alias le "Petit Prince", a trusté les titres européens et mondiaux. Sportif français le plus titré et star emblématique du ski nautique, il a été à 12 reprises champion du monde, et a remporté 36 titres européens. En 2001, il décide de tout arrêter. A 37 ans, Patrice Martin a tout gagné. Tout, sauf les Jeux Olympiques. Et pour cause : la discipline n'y a jamais été programmée. Dans une discipline restée malgré tout confidentielle, Patrice Martin a aussi eu le mérite d'attirer les médias, avec ses records de précocité (champion du monde à 15 ans !) puis longévité (champion d'Europe à 37 ans). Pour Sport Avenir, il revient sur son parcours, son expérience et son actualité.

 

6- A quoi ressemblaient vos journées types ?

Pendant longtemps, mon père a tout organisé puisque j’étais très jeune. Une grande période de l’année était rythmée par l’école. A mon époque, dans les années 1970, le suivi des sportifs n’existait pas vraiment. J’ai donc étudié comme tous les autres élèves selon le cursus classique puisque rien n’était structuré pour le jeune sportif que j’étais. En ce qui concerne mon entraînement, je le faisais en dehors des heures de cours, à savoir les mercredis, samedis et dimanches. Parfois, j’y allais le matin avant de partir pour l’école ou alors le soir en revenant des cours.


7- Quels étaient vos rapports avec la fédération ?

Nous en avons toujours eu. Le souci, c’est que les rapports n’ont pas été très bons car les gens de la fédération ont été dépassés par le phénomène que j’étais. Ils savaient gérer le quotidien d’une petite fédération tranquille. Mais, quand il a fallu gérer un phénomène médiatique et une réussite sportive de mon niveau, ils n’ont pas été à la hauteur. Ils n’étaient pas prêts car ils ont été submergés par des tas de choses. Leur réaction a été simple : essayer d’anéantir le sujet qui les dérangeait. Le sujet, c’était moi…
Cependant je ne leur en veux pas. Moi, j’ai continué à réussir bien qu’ils aient essayé de me mettre des bâtons dans les roues. Par exemple, dès l’âge de treize ans j’avais les capacités pour être en équipe de France mais ils ne m’ont pas sélectionné car ils estimaient que j’étais trop jeune…alors que les Etats-Unis eux n’ont pas hésité à prendre un jeune skieur qui s’appelait Cory Pickos et qui avait le même âge que moi…
Au final, je pense que cette situation m’a donné une motivation supplémentaire bien qu’il semble évident qu’un athlète ait besoin de soutien. A mon avis, ils auraient dus faire tout l’inverse, c'est-à-dire de se servir de ma notoriété pour tenter de développer le ski nautique en France.


8- Viviez vous de ce sport à l’époque ?

A partir du moment où j’ai terminé mes études (réussite au Bac D) je souhaitais poursuivre mes études dans le médical. Mais, la même année, en 1985, il y avait en France le Championnat du Monde. Il n’était pas question que je n’y aille pas. Il semblait alors difficile de continuer assidûment les études. En dehors des compétitions, je n’avais que trois mois de l’année en hiver où il était possible de ne pas s’entraîner. La possibilité de trouver un emploi était difficile. C’est alors que le Ministère des sports m’a proposé un contrat intéressant. A savoir qu’ils m’ont proposé de rentrer dans une entreprise nationale avec un contrat d’insertion professionnelle, dans laquelle je pouvais travailler à mi-temps tout en étant payé à plein temps. Cette proposition, que j’ai acceptée, m’a imposé de mettre fin à mes études. D’un autre côté, ça me permettait de m’entraîner et, financièrement, c’était un vrai plus puisque je n’avais pas de partenaire financier. Finalement avec le temps ça représentait un avantage pour ma reconversion. J’assurais mes arrières. Je suis donc rentré à la Banque de France où je suis resté 19 ans, jusqu’à la fin de ma carrière… pour aujourd’hui me diriger dans la reconversion des sportifs.



Propos recueillis par Xavier ANTON pour le groupe Espace Sport.


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