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Interview de Pascal Bidegorry

Pascal Bidegorry

Pascal Bidegorry 35 ans skipper basque atypique est entré un peu tardivement dans le monde de la voile. Sa passion pour la voile s'est progressivement muée pour devenir un métier. Il remporte à 30 ans la Solitaire du Figaro et devient Vice champion de France Figaro en Solitaire et en Equipage. Sa carrière est guidée par des choix sportifs qui l'amène aussi bien à participer à des courses en solitaire qu'en double. Vainqueur de La Solitaire 2000, il disputera cette saison plusieurs courses dont la Transat AG2R (en double) en avril, avant de se lancer à l’assaut de la Solitaire du Figaro, à partir de juillet 2004. Pour sport-avenir.com, il nous parle de ses débuts, sa passion au quotidien et ses nouveaux défis à venir.

 

1- A 16 ans vous avez votre première véritable expérience, avez-vous été influencé par des modèles, tel que E. Tabarly, qui vous ont guidé professionnellement ?

Sûrement. Qui n’a pas été influencé par Eric Tabarly ? Mais dans mon cas cela s’est fait progressivement. Quand j’ai commencé à faire du bateau, de la compétition, je n’avais pas l’ idée précise à ce moment d’en faire un métier. Je le faisais parce que cela me plaisait. Skipper c’est devenu un métier, parce que j’y passais tout mon temps et comme il fallait que j’en vive, j’ai donc essayé de rendre viable une passion.


2- A partir de quand avez-vous décidez de faire de votre passion, un métier?

1994. J’ai démissionné de l’emploi que j’avais dans l’agencement et la décoration à Bayonne, pour aller faire du bateau. Au début, ça n’a pas été simple, en plus rien ne me prédestinais à devenir skipper. Mon père ne faisait pas de bateau, personne dans mon entourage familial n’était dans le milieu. De plus, le milieu de la compétition ou de la régate dans le Pays Basque, le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas encore assez développé.


3- Quel a été votre parcours pour devenir skipper professionnel ?

J’ai commencé par faire les régates qui avaient lieu à Bayonne, devant chez moi. Je les ai gagné. Ensuite, j’ai essayé d’aller faire celles qui étaient un peu plus loin, donc je suis allé en Bretagne, à la Rochelle et en Espagne. L’intérêt pour la course au large a évolué petit à petit, c’est pourquoi je me suis orienté, vers la course en solo, plus simple à gérer au début. Je me suis rendu compte en faisant du solo, alors qu’à l’origine ce n’était pas du tout mon but, que j’étais pas trop mauvais et que je pouvais faire quelque chose. J’ai donc essayé et ça a marché.


4- Le fait d’avoir intégrer plus ou moins tardivement le milieu de la voile, vous a-t-il pénalisé ?

Oui, oui, sûrement. J’ai gagné mon premier Figaro en 2000, j’avais 30 ans, je crois. Si j’avais pu gagner cette même course à 25 ans, ça aurait été je pense, un peu différent. Oui, si j’avais commencé plus tôt, j’aurais pu avoir une carrière un peu plus longue.
Aujourd’hui, j’ai 36 ans et d’ici une dizaine d’années, je serai sûrement moins fringant pour faire de la course au large en solitaire. J’ai encore la possibilité de faire la prochaine route du Rhum et d’envisager celle d’après, et voilà. Même si, quand je vois Francis Joyon faire ce qu’il a fait à 47 ans, ça laisse encore des possibilités.


5- Lors d’une compétition, cherchez-vous prioritairement à vous mesurer aux autres ou à vous surpassez vous-même ?

Tout d’abord, je cherche à être satisfait du travail que je fais. Pour ce qui est des autres concurrents, je reste serein. C’est pas parce qu’on à la haine contre les autres que ça va marcher. De toute façon, on gagne une course non pas parce qu’on est le meilleur mais parce qu’on bat les autres. Ce qui fait la différence, c’est la gestion de son bateau, les options tactiques qu’on prend. C’est pourquoi en premier lieu, il faut penser à bien gérer son bateau avant de s’occuper des autres concurrents. Ceux qui font le Paris-Dakar par exemple, lorsqu’ils cassent leur voiture, la course est finie pour eux. L’essentiel est donc lors d’une compétition d’essayer de garder son bateau en bon état, de se surpasser et acquérir de l’expérience.


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