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Interview de Loïck Peyron (1ère partie)

Loïck Peyron

Loïck Peyron est un fou de voile. Né en 1959, marié 4 enfants, Loïck Peyron possède l'un des plus beaux palmarès de la voile française. Le skipper, qui possède près d'une trentaine de Transat à son actif et quelques belles victoires sur multicoque, envisage aujourd’hui de donner à la France une victoire tant attendue pour la prochaine coupe de l’América en 2007. Un défi largement à sa hauteur...

 

1- Né dans une famille de marins, vous évoluez avec vos deux frères dans le milieu de la voile (Stéphane est vélipanchiste et Bruno est skipper). J’imagine qu’une certaine émulation a du s’installer entre vous trois ?

Oh oui mais depuis longtemps puisque ça fait 30 ans qu’on navigue ensemble ou séparément mais elle est moins flagrante depuis quelques années puisque avec Stéphane, mon petit frère, qui était dans la planche à voile et qui a passé dix ans chez Canal +, il n’y a pas d’émulation particulière mais un réel complément dans nos passions. Et quant à Bruno ça fait longtemps qu’on n’est plus concurrent, la dernière fois qu’on l’était c’était en 1987, lorsque j’avais gagné La Baule-Dakar. C’est génial je pense d’avoir deux frères qui évoluent dans un milieu assez aléatoire et, dans ce sens là, mon papa ne doit plus se retourner dans sa tombe !


2- C’est à 19 ans que vous participez à votre première transat. Est-ce à ce moment là que vous eu le sentiment que votre carrière démarrait ?

Pas du tout. Une carrière dans le domaine de la voile, cela peut se programmer plus facilement maintenant mais il y a une vingtaine d’années, quand on traversait l’Atlantique à 19 ans et qu’on faisait la quête auprès des copains pour réussir à manger aux Canaries, on n’avait absolument pas l’impression d’être lancé dans une carrière. Ca confirme seulement une passion mais il y a un problème économique dans le domaine de la voile qui était plus important il y a quelques années. La passion, oui, mais la certitude d’avoir à manger tous les soirs, non.


3- Et à quel moment avez vous eu le sentiment que votre carrière était lancée ?

Il y a à peu près une dizaine d’années. De 1979 à 1988, j’ai passé ma vie dans des bateaux à manger pas grand chose. A partir de 1988, ça a commencé à s’installer même s’il y a toujours des problèmes aléatoires, comme aujourd’hui d’ailleurs puisque ça fait un an que je n’ai plus de bateau. Rien n’est acquis et on vit constamment dans l’aléatoire, déjà en risquant notre vie sur des bateaux un peu compliqués. On risque aussi beaucoup avec un métier qui dépend surtout de la volatilité des sponsors.


4- En 1989, vous commencez votre premier tour du monde sans escale en solitaire sur le Vendée Globe et vous finissez second. Devant une telle performance, qu’avez vous ressenti à l’arrivée ?

Le premier Vendée Globe, la performance c’était de le faire et de le finir, surtout que celui-là tout le monde l’a terminé. Je crois qu’on était onze ou douze à partir et il y avait autant de vainqueurs à l’arrivée. Finir second c’était le sentiment du travail bien fait surtout qu’il y a eu plein d’histoires : c’était la première fois que je passais l’équateur, le Cap-Horn, d’aller aider Philippe Poupon dans une problématique australe… tout ça c’était génial, de grands souvenirs ! Indépendamment du résultat même, j’étais ravi de faire ce premiertour du monde.


5- Quelques années plus tard vous remporter deux fois l’Ostar, égalant ainsi le record d’Eric Tabarly. Entrer dans l’histoire de la voile française a du être une grande fierté ?

Oh je ne crois pas y être entré, Eric Tabarly c’est l’histoire de la voile. Eric n’avait pas besoin de disparaître pour être une légende, moi, même en disparaissant, je n’en serai pas une, et ce n’est pas du tout un problème. Ce n’est pas tout à fait la même chose, je n’ai pas l’impression en tout cas. Ca m’a fait plaisir bien sûr mais j’en ai pas fait une montagne. Bizarrement mes meilleurs souvenirs ne sont pas forcément mes victoires mais plutôt les histoires. Ceci dit, gagner deux fois la Transat anglaise ce n’est pas rien, mais je préfère être le seul à m’en souvenir…


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