Offre d emploi sportConsulter offre d emploisport emploiEmploi et formationOffre d emploi - autre ressourcesemploi sport service

Interview de Richard DACOURY (1ère partie)

Richard DACOURY

Richard Dacoury, né à Dakar en 1959, est le sportif français le plus titré, tous sports confondus. De la fin des années 70 jusqu'en 1996, il a été le joueur phare du club de basket du CSP Limoge avec qui il a remporté huit titres de Champion de France, sept Coupes de France, deux Coupes Korac, une Coupe des Coupes et un Championnat d’Europe. Il mit un terme à sa carrière, pour cause de blessure, en 1998 alors qu’il évoluait au Paris SG avec lequel il gagna son neuvième et dernier titre national en 1997. Aujourd’hui consultant basket sur TPS Star, il revient pour Sport avenir sur sa passion pour son sport et sur ses multiples activités post-basket.

 

6- Que pensez vous de la nouvelle génération en sélection ? Et croyez vous qu’elle ait de l’avenir au haut niveau européen et mondial ?

J’en suis absolument persuadé. C’est sûr que la désillusion de l’Eurobasket 2003 de Stockolm (4eme place pour les Français, et non qualification pour les JO d’Athènes) a marqué les esprits, et que au vue de notre effectif, ont aurait du être au moins sur le podium. Il y a cette défaite de deux points en demi-finale contre la Lituanie, et celle pour la troisième place contre l’Italie, avec la polémique qui a suivi. Cela fait qu’à quelques points près on pouvait être dans le tiercé final, voire mieux encore.
Mais on a vu au moins que le basket est un sport dans lequel cinq joueurs doivent jouer ensemble et qu’une individualité seule, ne peut pas faire gagner son équipe. Même Michael Jordan avec les Bulls de Chicago a du attendre l’arrivée de fidèles « Lieutenants » dans son équipe pour enfin conquérir les 6 titres américains durant les années 1990.
Malgré ça, je pense que l’avenir de cette sélection à de beaux jours devant elle, avec un nouveau coach de talent (Claude Bergeaud) et des joueurs qui ont un potentiel énorme pour réaliser de grandes choses dans le futur.


7- Suivez vous le parcours des 5 joueurs français en NBA cette saison?

Bien sûr, il y a d’abord Tony Parker qui continue son chemin et qui s’affirme de plus en plus au sein de son équipe. Les nouveaux arrivants apprennent le métier. Mike (Michael Pietrus) à Golden State a un vrai potentiel, une confiance et une motivation à toute épreuve. Je pense qu’il a une belle carrière devant lui. Quant à Boris, le plus doué , à mon avis (Boris Diaw Riffiod) à Atlanta, il est clair qu’il a tout pour devenir une star NBA. Il a le sens du jeu, peut tout faire sur un terrain et est un athlète incroyable. Si les blessures ne handicapent pas trop leur parcours et si la chance leur sourit (choix des clubs, partenaires) leur avenir en NBA peut être flamboyant.
En ce qui concerne Tariq Abdul Wahad, sa carrière en NBA a été compromise par les blessures et par un jeu par trop incomplet. Mais il aura, tout de même, eu le mérite d’ouvrir la voie pour les générations à venir. C’est son seul titre de gloire. Enfin, Jérome Moïso, il a connu de nombreux clubs dans la ligue américaine. Il a un réel talent, un physique hors normes et son ascension ne pourra se faire que lorsqu’il se sera posé les vraies questions. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?


8- Concernant la Pro A, le passage de 16 à 18 clubs est-il selon vous profitable au basket français ?

On est beaucoup revenu là dessus et il est clair que ce n’est pas profitable pour le championnat de France et le basket français en général. Cela permet à certains clubs de faire parti de l’élite alors qu’ils n’y ont pas leur place. Du coup, cela donne des rencontres à sens unique sans grand intérêt sportif. Bien sûr, il y aura toujours des surprises comme une victoire du dernier contre le premier et des « coups » de petites équipes mais ce n’est pas comme ça que le basket progressera.


9- Il semble que l’hégémonie habituelle de Pau et de l’Asvel sur la ProA soit remise en question ces dernières semaines, avec les bons résultats du Mans. Pensez-vous que le championnat, cette année, ne sera pas autant à sens unique que les précédents?

Il faut quand même voir que Pau et l’ASVEL ont eu à faire face à de nombreux problèmes internes, de blessures principalement et qu’ils n’ont pas pu tourner à 100% de leurs moyens. On peut dire, par exemple, que l’ASVEL, en raison de pépins physique a fait sa « préparation » en cours de saison et qu’une fois au complet, l’effectif devrait tourner, enfin, à plein régime. Pau sera au rendez-vous du « podium » mais l’Asvel devra s’employer, mais c’est encore possible, pour y parvenir. L’équipe qui me plaît le plus en ce début de saison c’est le leader, Le Mans. Il y a une réelle envie chez ces joueurs, leur jeu est ambitieux, spectaculaire et remarquablement efficace. C’est la bonne nouvelle de ce championnat !


10- Comment expliquez-vous la pénurie de résultats européens pour les clubs Français, alors qu’ils étaient monnaie courante dans les années 80-90 ?

Pour des raisons très simples. Je ne vais pas dire qu’avant l’argent n’était pas important, mais c’est aujourd’hui un constat que l’on ne peut malheureusement pas omettre. C’est une logique implacable qui régie à présent la majorité des sports. Les clubs les plus riches prennent les meilleurs joueurs actuels ou en devenir et privent ainsi de nombreuses équipes de leur fond de jeu. Plus aucune équipe n’est à l’abri, Pau par exemple, pourtant grosse écurie de France, s’est fait dépouiller de Michael Piétrus et de Boris Diaw-Riffiod (très grands espoirs français) au profit de franchises NBA.


1 1 2 2  
<< Sommaire interview