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Championnat du Monde de lutte gréco-romaine.
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Un événement à Créteil, du 1er au 5 octobre 2003 : le championnat du monde de lutte gréco-romaine. Ce n'était que la deuxième fois, en 48 éditions, que le championnat du monde se déroulait en France. En 1987, à Clermont-Ferrand, cela avait été mémorable. Patrice Mourier, devant son public, était devenu champion du monde. Tout le camp français espérait que cet exploit se reproduirait cette année. |
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L’enjeu était important. La lutte est un sport ancien et populaire à travers le monde, mais elle reste réservée à un public de connaisseurs en France. Fanny Gai, directrice du Comité d’Organisation du Mondial et championne de France de lutte féminine, a participé aux Mondiaux de lutte féminine qui se déroulaient à New-York, juste avant le Mondial de Créteil. Elle raconte sa surprise devant la ferveur du public américain. Les spectateurs étaient nombreux et connaisseurs. En France, de bons résultats au Mondial – pourquoi pas un titre de champion du monde – pourraient agir comme un révélateur pour ce sport, d’autant plus que la couverture médiatique est, cette fois-ci, à la mesure de l’événement.
Plusieurs chaînes de télévision ont retransmis la compétition. France 3 a fait un reportage de vingt minutes sur le Mondial. De son côté, TF1 a tenté le pari d’Internet. Tous les jours, sur le site www.tf1.fr, on pouvait voir les combats en direct. Enfin, Eurosport a diffusé les finales.
Les finales se sont d’ailleurs déroulées à guichets fermés. Une affluence qui montre bien l’engouement que suscite ce Mondial en France. Le public de la lutte n’est pas aussi restreint que la rumeur le dit. Il est vrai que la compétition était, cette année, qualificative pour les Jeux Olympiques 2004, qui se dérouleront à Athènes. Ceux qui n’ont pas pu gagner leur billet pour la Grêce, lors de ce Mondial, n’auront plus que deux tournois très difficiles en Serbie-Monténégro (à la fin du mois de février 2004) et en Ouzbekistan (à la mi-mars 2004) pour se qualifier. Autrement dit, ce Mondial était l’endroit idéal, notamment pour les Français, à domicile, pour conquérir leur place aux JO.
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Cette équipe de France était peut-être un peu jeune. Elle est incontestablement talentueuse, mais seulement la moitié des lutteurs français avaient déjà participé à un championnat du monde avant Créteil. Les entraîneurs nationaux, le fameux Patrice Mourier et Ghani Yalouz (médaille d’argent aux JO d’Atlanta en 1996, champion d’Europe et vice-champion du monde en 1989 et 1994), avaient annoncé avant le mondial des objectifs ambitieux : 3 qualifications pour les JO et une médaille. Le contrat est presque rempli. Deux qualifications – Mélonin Noumonvi dans la catégorie des 84 kg et Yannick Szczepaniack dans la catégorie des 120 kg – , presque trois puisque Igor Balaur a terminé 12e dans la catégorie des 74 kg. La seule petite déception est le relatif échec de Djamel Aïnaoui. Tout le camp français espérait un exploit de sa part, mais les encouragements du public n’ont pas suffi. La délégation française repart sans podium.
Le chef de file de l'équipe de France n'a rien à se reprocher. Sa catégorie - 60 kg - était particulièrement relevée. La star bulgare de la lutte, Armen Nazarian, était là, et bien là : il a conquis à Créteil son deuxième titre de champion du monde, qui vient s’ajouter à ses deux titres olympiques et ses 6 titres de champion d’Europe ! Le bulgare n’était pas le seul à faire le prestige de cette compétition, toutes les stars de la lutte étaient là : l’Américain Rulon Gardner, tombeur en 2000 à Sydney du mythique Kareline, le cubain Ascuy, double champion olympique et médaillé de bronze aux derniers mondiaux en 2002, le Turc Yerlikaya, lui aussi double champion olympique mais qui a échoué en 1/4 de finale…
Même si les résultats, finalement, ne sont pas ceux espérés, l’essentiel est de sortir de ce Mondial la tête haute, en ayant respecté les « valeurs » de ce sport que Jean-Michel Brun, le président de la Fédération Française de Lutte défend avec éloquence à la moindre occasion.
De son côté, sans aller jusqu’à affirmer, comme son président, que la lutte porte un « idéal humaniste » et qu’elle est une « manière de se confronter pour mieux se rencontrer », le directeur technique national de la fédération, Charles Dumont, met en avant le rôle d’insertion sociale que joue la lutte, notamment pour les femmes. La lutte féminine sera, pour la première fois, aux JO à Athènes en 2004.
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Pour que Mondial de Créteil joue ce rôle social et éducatif traditionnel, des scolaires été conviés le jeudi et le vendredi matin (2 et 3 octobre). Ils ont eu l’occasion, non seulement d’apprécier la lutte, mais aussi de profiter des cadeaux d’animation, et notamment du stand de maquillage où ils ont pu se tranformer en véritables supporters bariolés. Convivialité, bonne humeur, et compétition évidemment, la lutte veut affirmer son image de sport sain, de valeurs, à qui il ne manque plus qu’une popularité un peu plus grande. Ce mondial 2003, en France, était une première étape pour combler cette lacune.
Les chiffres du 48 ° championnat du monde à Créteil du 1er au 5 octobre 2003 :
Plus de 300 lutteurs pour 70 nations
74 arbitres
220 personnes pour travailler à la bonne marche du mondial durant toute la semaine
150 journalistes accrédités
3 chaînes de télévision présente sur l’événement
13 000 spectateurs attendus
Un budget de 1 million d’euros, dont 35 % des recetttes par des subventions de l’état, de la région, du département et de la ville de Créteil, 33% par les taxes des participants, 12 % par la billetterie, 11 % par des partenaires privés, et 9 % par les autres recettes (boutique, buvette…).
7 titres mis en jeu : 55 kg, 60 kg, 66 kg, 74 kg, 84 kg, 96 kg et 120 kg.
Dans chaque catégorie, 10 places qualificatives pour les Jeux Olympiques d’Athènes 2004.
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