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interview Jean-Pierre Guignard

Jean-Pierre Guignard

Président du SUA (Sporting Union Agenaise), Jean-Pierre Guignard a mené son équipe en finale de la dernière coupe de France de rugby. Cet homme épris du ballon oval, nous parle de son poste de dirigeant de club.

 

1- De quoi se rapproche le plus l’activité d’un dirigeant de club ?

J.P.G. : Être dirigeant d’un club professionnel cela s’apparente complètement, pour ne pas dire plus, à la direction d’une entreprise commerciale. Présider à la destiné d’ une entreprise c’est faire en sorte que cette entreprise soit pérénisée le plus possible dans le temps, c’est partir d’une situation actuelle et projeter l’entreprise dans les trois à cinq ans qui arrivent, pour qu’elle continue à exister et à se développer normalement. C’est donc toute la difficulté du long terme. A partir des forces et des faiblesses de l’entreprise, il faut savoir comment l’orienter et ceci sur tous les secteurs: sur le plan sportif, puisque c’est une entreprise sportive, sur le plan financier, sur le plan de l’évolution de l’organisation interne, sur le plan des ressources humaines, c’est à dire le choix des joueurs. Le but est d’orienter le club de façon à ce qu’il soit pérénisé le mieux possible.


2- Diriger un club sportif nécessite donc des qualités de chef d’entreprise ?

J.P.G : C’est pareil, les mêmes compétences. Dans la foncion de dirigeant, la première des choses, c’est d’avoir une vision sur le long terme.
Le président ne va pas s’occuper du déplacement de l’équipe tout les samedis, il y a des hommes pour le faire. Donc, à partir du moment où ce ne sont pas les choses du quotidien qui sont à faire, il y a les choses du long terme qui restent à faire.
En ce qui concerne le quotidien, la chose à faire est de bâtir une organisation et de choisir des hommes qui vont faire fonctionner le court terme. J’ai à faire fonctionner le court terme par l’intermédiaire d’une équipe que je mets en place dans une organisation précise, et mon rôle principal c’est d’animer cette équipe et de faire en sorte de prendre les bonnes orientations pour l’avenir.


3- Être dirigeant du S.U.Agen c’est un rêve qui se réalise ?

J.P.G. : Il y a des présidents de club qui sont rémunérés, comme pour le club Toulousain. Au Sporting Union Agenais ce n’est pas le cas. Alors maintenant est-ce que c’est un rêve ? Il faut rappeller que je suis arrivé en pleine crise financière donc c’est loin d’être un rêve de ce point de vue là. Disons que l’on m’a appelé parce qu’on pensait qu’on devait m’appeler à ce moment là. Par contre c’est vrai qu’ériger une institution comme le Sporting Union Agenais, pour une personne qui aime le rugby comme moi, c’est une chose extrêmement intéressante.


4- Comment le dirigeant de club du SUA vit ces moments de gloire après que le club aie vécu une pèriode plus sombre ?

J.P.G. : En restant très humble, et en l’appréciant vraiment minute par minute, on apprécie ces moments. Dans un club sportif les choses risquent de se braquer très vite, on ne sait jamais, on n'est jamais à l’abri de blessures intempestives, on n'est jamais à l’abri de soucis qui peuvent tomber d’un moment à l’autre, donc on apprécie ces moment avec un grand bonheur en se disant que si cela peut durer c’est une bonne chose. On met toutes les chances de son côté pour que cela dure, mais on n’est pas les seuls maîtres à bord. Donc je me réjouis de cette réussite en le vivant bien au quotidien, parce qu’on sait que la situation est fragile.


5- Si vous aviez quelques conseils à donner à ceux qui aimeraient un jour diriger un club ou une association sportive ?

J.P.G. : Je conseillerais, en premier lieu, de bien connaître le milieu, parce que je crois que lorsqu’on veut exercer une profession, quelle qu’elle soit, il faut bien la connaître pour ne pas être déçu après.
Je dirais aussi qu’il faut s’assurer d’avoir les compétences de la fonction, car on ne peut pas classer ça au simple rang des passions, c’est un métier qui peut être rémunéré ou non, mais qui nécessite des compétences. Chaque métier doit avoir des compétences, un docteur a des compétences, un professeur doit avoir des compétences pour exercer et un président de société ou de club doit avoir des compétences.
Il ne s’agit pas d’être passionné par le rugby pour être un bon président, mais il faut avoir suffisament de passion néanmoins pour faire souvent abstraction des moments difficiles et de foncer. Quand on m’a proposé de prendre la succession, si je n’avais pas eu la passion au fond de moi-même pour le rugby, et si je n’avais regardé les choses que de manière objective, jamais je n’y serais allé. D’ailleurs, tout le monde me déconseillait d’y aller. C’est ma passion et mon envie de faire qui ont fait que j’ai pris la décision de prendre ce poste.
Donc, voilà les trois conseils que je donnerais.
1) connaître le milieu.
2) s’assurer que l’on a les qualités requises pour présider la destiné d’un club comme une entreprise.
3)une fois que tout cela est fait écouter un peu sa passion pour passer au-delà des obstacles.


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