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INTERVIEW DE RAYMOND GOETHALS

RAYMOND GOETHALS

Grâce à Raymond Goethals et sa rigueur, l’Olympique de Marseille remporte la Champions League en 1993. Jour inoubliable pour le football français. L’entraîneur belge offre toute son expérience et tout son amour à un club et une ville qu’il n’oubliera jamais. « Le plus beau jour de ma vie » confie-t-il pour qualifier ce 26 mai 1993. Pendant trente-sept ans, Raymond Goethals exerce sa passion dans des clubs prestigieux. Et obtient de nombreux titres. Retour sur le parcours et la victoire de l’OM avec un Grand Monsieur du football.

 

16- Quelle équipe suivez-vous régulièrement aujourd’hui ? Marseille ?

Ah mais oui, j’ai déjà été invité par M Bouchet deux, trois fois. Quand M Marchand était là. Et quand Bernard Tapie était là un an.


17- Et quand vous retournez au stade Vélodrome, vous n’avez pas envie de vous asseoir sur le banc de l’entraîneur ?

Quand je retourne à Marseille, je suis accueilli comme le Bon Dieu. Je fais de la concurrence avec la Bonne Mère ! Cela a été une grande période dans ma carrière. Et surtout avec cette ville colorée de soleil toujours. Ils ne savent pas comme ils sont heureux. Il y a des endroits à Marseille, Cassis par exemple… C’est où le Bon Dieu est né ! Et ce Vélodrome rempli, cette passion des supporters…c’est le meilleur public de France. Il y avait peut-être plus d’ambiance de mon temps. Pour la bonne raison que le stade était fermé. Mais il y a plus de monde maintenant, ça se compense.


18- Est-ce que Bernard Tapie intervenait avec vous dans les schémas tactiques ?

Non, non non. On a raconté tant d’histoires…Vous savez Bernard à tout fait: de la politique, du cinéma, présentateur à la télévision, industriel, il a fait du vélo avec Hinault…il a tout fait. Quand je suis arrivé à Marseille, j’avais déjà trente-deux ans de carrière et lui débutait. La presse disait que c’est Bernard qui faisait la tactique, mais quand on écrit tout ça, c’est quand même un peu triste. Parce que vous devez vous faire passer pour ridicule. Où est-ce qu’il aurait appris ? Bernard était bien dans son rôle de président, c’était une gueule. Mais tout ce qui se passait au point de vue tactique, au point de vue séléction…Bernard n’était jamais à Marseille, il ne faut pas oublier… Il n’était jamais à Marseille, Bernard. Il venait juste le jour du match. Et le match fini, il sortait du vestiaire, sa voiture et il prenait son avion et rentrait à Paris. Le soir même. Il n’y avait qu’une chose, il téléphonait. Et on discutait. Et quand il n’était pas content, il disait : « Je te fous à la porte ! » Je disais : « Président, vous savez très bien, j’ai un avion à 9h30 pour Bruxelles ! ». J’ai le record à Marseille, trois saisons. Et comme c’était avec un président comme Bernard Tapie, vous pouvez compter que c’est six ans ! Il y en a qui dise que ce n’est pas double mais triple !.
Aujourd’hui, M Bouchet est là, un type très bien, un ancien journaliste. Je l’ai vu, il m’a invité et je vais retourner au mois de mai lorsqu’il y aura les festivités. Je crois que c’est très sérieux. Ils ont fait le bon choix. Car difficile de travailler à Marseille. Je parle ici comme dirigeant. Il y a des pressions. Marseille reste Marseille. Et il fait ça très bien. Ils ont un jeune entraîneur que j’ai eu l’occasion de voir. Et il fait ça très bien. Je suis content de voir Marseille de voir à une place plus digne de son passé. C’est à espèrer qu’ils soient en Coupe d’Europe.


19- Pour parler de la coupe d’Europe, les clubs français ne s’imposent plus en Ligue des Champions. Comment pourrait-on résoudre ce malaise ?

C’est normal, vous avez laissé partir cinquante internationaux. Et naturellement, cela affaiblit la qualité du championnat. C’est une certitude. La qualité du championnat a diminué par rapport à mon époque. Vous aviez des formations qui étaient très bonnes. Malgré ces départs, je reste persuadé que le championnat reste d’une excellente qualité en France. Vous travaillez beaucoup dans les clubs de formation. Croyez moi, vous avez fait de l’excellent travail. Et si maintenant le championnat est un peu en baisse ces dernières années, cela provient du départ des joueurs qui peuvent gagner beaucoup plus qu’en France.


20- Les clubs européens ont des budgets gigantesques. Il n’y a plus de véritable surprise, on retrouve les mêmes clubs dans les derniers carrés. Comment pourrait-on changer cela ?

Marseille va revenir !


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