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Un champion hors pair toutes catégories (1ère partie)

Sébastien Flute

Sébastien Flute, vous êtes né à Brest le 25 mars 1972, et depuis 1989, vous avez été régulièrement champion de tir à l'arc mais l'on vous a surtout connu lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 où vous avez obtenu la médaille d'or. Cela fait deux ans, depuis les Jeux Olympiques de Sydney en 2000, que vous avez pris votre retraite sportive.

 

16- Exercer la profession de ses rêves, c’est ce que tout le monde souhaite, mais lorsqu’il s’agit de son sport passion, comment peut-on occuper ses loisirs ?

Il y a deux aspects dans le Tir à l’arc, il y a l’aspect compétition et entraînement et l’aspect de la vie en groupe qu’il ne faut pas occulter.
Ce qui me manque actuellement, c’est le stress de la compétition, l’enjeu, mais ce qui m’a manqué en premier après avoir arrêté, c’est l’ambiance de stage. J’ai eu des joies immenses en individuel mais aussi en équipe.


17- Oui, mais cela reste dans le milieu professionnel. En dehors, qu’est-ce qui vous permettait de destresser ? Continuiez-vous le Tir à l’arc ?

Non, non, non, on m’a toujours conseillé de faire du tir à la campagne, qui est une discipline autre que le tir olympique mais je répondais qu’au contraire, je profitais de mes week-ends pour courir, pratiquer les sports que j’avais toujours aimé pratiquer et que je continue aujourd’hui à faire.
(Sébastien Flûte aime la photographie, les sports mécaniques, la plongée sous-marine, l’escalade, le vélo de route et le VTT ainsi que la course à pied de fond).


18- A trop vivre dans, pour et par son sport, n’y a-t-il pas un risque d’être écoeuré par sa passion ?

-En effet, il ne faut pas qu’on arrive à se dégoûter de sa passion. C’est la difficulté à laquelle j’ai dû faire face, après 92 et j’ai mis sept ans à me souvenir de la raison pour laquelle j’avais choisi le Tir à l’arc. L’obligation de s’entraîner, l’obligation de résultats que je me mettais par rapport aux gens qui m’avait suivi, qui m’avait manifesté leur joie après les Jeux et que je ne voulais pas décevoir. Les sponsors m’avaient fait confiance et on finit par en perdre la spontanéité du départ. D’ailleurs lorsque j’ai réalisé que les choix que je devais faire pour mon sport devenaient des sacrifices, j’ai dit stop.
Mais, au départ, j’étais maître de mon destin ; Je me disais que je voulais gagner cette compétition. Et par la suite je voulais gagner ces compétitions pour tous les gens qui avaient compté sur moi je ne voulais pas décevoir. Je déplaçais le problème et c’est ce qui a été difficile à gérer. Si l’on ajoute qu’après je commençais à moins bien tirer, que d’autres français comme Lionel marchaient, je trouvais que c’était injuste que d’autres arrivent si rapidement après tout le parcours que j’avais fait et me prennent un peu de la part du gâteau. Cela étant, avec le recul je me rends compte que c’est ni plus ni moins que la logique du sport de haut niveau, et que d’une certaine manière c’est aussi ce qui m’a permis de me battre jusqu’à Sydney !


19- En parlant de “ part du gâteau ”, il y a sans doute beaucoup d’internautes qui souhaitent pratiquer le Tir à l’arc et qui voudront savoir si financièrement, on peut vivre de ce sport et quelle a été l’importance des sponsors ?

J’ai vécu huit ans de ce sport. Quatre bonnes années de 92 à 96, car j’avais négocié des contrats sur quatre ans et entre 96 et 2000, cela a été quatre années financièrement moins intéressantes mais avec de quoi vivre normalement.


20- Donc, vous n’avez pas été comme les rugbymen amener à exercer une profession en parallèle ?

Moi, en tout cas non. En tant que Champion Olympique et avec les retombées que j’ai pu avoir, non.


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