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Un champion hors pair toutes catégories (1ère partie)

Sébastien Flute

Sébastien Flute, vous êtes né à Brest le 25 mars 1972, et depuis 1989, vous avez été régulièrement champion de tir à l'arc mais l'on vous a surtout connu lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 où vous avez obtenu la médaille d'or. Cela fait deux ans, depuis les Jeux Olympiques de Sydney en 2000, que vous avez pris votre retraite sportive.

 

1- 1ère partie : De la passion à l’ascension

Pourquoi le tir à l’arc ? En effet, à l’âge où la plupart des enfants s’orientent vers des sports collectifs comme le rugby ou le football, ce choix peut surprendre.

J’ai toujours fait du sport. Un jour, après avoir vu un film sur Robin des Bois ou de cow-boy, je me suis fabriqué un arc avec une branche. J’ai cherché à comprendre comment ça marchait, et surtout pourquoi parfois, j’atteignais la cible. Je devais avoir huit, dix ans.
A 12 ans, lors de ma première licence en septembre, à la traditionnelle question des parents : “ Qu’est-ce-que tu veux faire comme sport ? ”.
Après avoir essayé le tennis, le karaté, qui ne m’avaient pas tant plu que cela, je voulais éviter de choisir ce que mes parents auraient choisi pour moi, et je leur ai dit : le tir à l’arc ; Il y a d’abord eu un moment de surprise, puis les doutes sur l’existence de clubs (à l’époque Sébastien Flûte habite à Brest). J’ai pratiqué le tir à l’arc à un rythme de deux fois par semaine.


2- Ce n’est donc pas du tout héréditaire ?

Héréditaire si, mais dans le sens inverse. C’est-à-dire qu’il y a trois ans, mon père s’est mis au tir à l’arc. Cela m’a aidé, car il a compris pourquoi ce n’était pas toujours le centre que l’on visait. Pourquoi la victoire n’était pas toujours acquise. Mon père comprend mieux l’importance du mental par rapport aux résultats et la performance.


3- D’accord mais tout le monde ne pratique pas un sport durant sa jeunesse et devient champion olympique !

Il n’y a pas eu de déclic. C’est une accumulation de choses. A 12 ans, en arrivant dans ce club Brestois : “ les Archers d’Iroise ”, j’ai été encadré par un entraîneur âgé de sept ou huit ans de plus que moi, Jean-Michel Brault, mais qui malgré qu’il soit un autodidacte, avait déjà des conceptions très modernes de la discipline tant au niveau de l’approche du sport que de la préparation sportive que nécessitait le tir à l’arc. De plus, étant l’aîné de ma famille, c’était un peu mon grand-frère par adoption. La mayonnaise a pris et on a progressé ensemble. Je continue encore à aller le voir régulièrement. Puis, ce fut la rencontre ensuite avec Michaël Nayrole, entraîneur de l’Equipe de France en 1988 (d’où est sortie une victoire en championnat d’équipe junior en 89). J’ai toujours eu une vision de jusqu’au boutiste.


4- Est-ce votre victoire en 89 qui a confirmé votre volonté de pratiquer le tir à l’arc de manière approfondie, ou bien, sont-ce les gens qui vous y ont
poussé ?

- Un peu des deux. J’avais déjà fait le choix du tir à l’arc sur les études au grand dam de mes parents. De plus en 89, une fois que j’ai été champion d’Europe, j’ai dû faire un choix : soit je restais à Brest pour faire du tir à l’arc quand j’aurais le temps, ou soit je choisissais l’option de continuer dans la logique du sport et je partais en sport-étude à l’INSEP, à Paris, où tout était aménagé.


5- Le choix a été évident à prendre ?

Il est bien évident que lorsque l’on a 16 ans, que l’on est champion d’Europe junior et qu’il existe des perspectives de victoires sportives, le choix est vite fait...
De plus, je ne concevais pas de sacrifier tout ce que j’avais fait jusque-là et m’arrêter un petit peu en route. Ca aurait été un constat d’échec. J’ai eu cette gnaque de la jeunesse. Ma force a été de procéder par étape : j’ai été champion de ligue, à la fin de la saison, puis j’allais aborder les championnats de France et comme j’étais bien placé par rapport aux autres, la Fédération de tir à l’arc m’a appelé un jour pour me proposer d’intégrer l’Equipe de France. Les compétitions s’enchaînaient, et je réussissais à bien me placer par rapport aux autres, ça me donnait la possibilité d’aller au bout du sport, du tir à l’arc, qui est un sport individuel qui me correspondait plutôt bien, car il me permettait d’avoir toutes les données en main.
Ce n’est qu’en partie vraie car on apprend après qu’il faut savoir déléguer à l’entraîneur, au kiné et au préparateur physique. On s’entoure mais sur le terrain, on a tout en main et on sait faire. On peut essayer d’aller le plus loin possible et il se trouve que pour moi, ça a été les jeux de 1992. Un moyen autant qu’une finalité.


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