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INTERVIEW DE RAYMOND GOETHALS (1ère partie)

RAYMOND GOETHALS

Grâce à Raymond Goethals et sa rigueur, l’Olympique de Marseille remporte la Champions League en 1993. Jour inoubliable pour le football français. L’entraîneur belge offre toute son expérience et tout son amour à un club et une ville qu’il n’oubliera jamais. « Le plus beau jour de ma vie » confie-t-il pour qualifier ce 26 mai 1993. Pendant trente-sept ans, Raymond Goethals exerce sa passion dans des clubs prestigieux. Et obtient de nombreux titres. Retour sur le parcours et la victoire de l’OM avec un Grand Monsieur du football.

 

1- Comment vous est venue cette passion pour le métier d’entraîneur ?

La passion… vous savez , je dois être un des plus anciens pour la bonne raison que le dernier match que j’ai fait, c’était avec Marseille, quand on a eu le titre de Champion d’Europe. J’avais à ce moment là soixante-douze ans. Au cours de ma carrière, j’ai quand même joué sept finales de Coupe d’Europe. Avec Anderlecht, avec le Standard et avec Marseille. Cette passion comme entraîneur, quand on a autant de succès, on retient quelque chose. J’ai arrêté parce que j’estimais qu’il y avait un temps pour partir et c’est alors que j’ai dit à Bernard Tapie, même quelques mois avant : « On a été trois fois Champion de France, notre deuxième finale de Coupe d’Europe, gagnée ou perdue, je m’en vais » Et je suis parti après toutes les festivités.


2- Quelles sont les compétences dont il faut faire preuve pour exercer ce poste ?

Il faut de tout. C’est un métier très difficile et qui devient de plus en plus difficile. Parce que les gens ne savent plus perdre maintenant. Il y a tellement d’intérêts qui sont en jeu. J’ai 37 ans de carrière d’entraîneur, c’est déjà pas mal. J’ai joué jusquà 35 ans et je suis entré dans la carrière. Maintenant, je suis à l’école des entraîneurs. Je suis dans le jury et je donne aussi des cours pour la licence professionnelle.


3- Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer dans l’exercice de votre métier ?

Disons que moi, je n’en ai pas eu ! J’ai toujours terminé tous mes contrats. Je crois que je dois être le seul. J’ai, par exemple , commencé ma carrière en Belgique bien entendu. J’ai été sept ans à Saint-Tron. Et après dix ans en équipe nationale, avec toujours des qualifications pour le championnat du monde, pour le championnat d’Europe. J’ai joué aussi contre la France ! A ce moment là, on était plus fort, on les battait ! Après, j’étais à Anderlecht trois ans, j’y suis retourné encore deux ans plus tard. J’ai été deux fois à Bordeaux. J’ai été au Brésil, FC Sao Paulo…


4- Et vous vous souvenez de votre premier match en tant qu’entraîneur ?

Ah oui oui, oh oui… C’était donc à Saint-Tron, un club qui jouait pour se maintenir en première division. Et je me suis maintenu facilement parce qu’on a terminé au milieu du classement. J’y suis resté sept ans et on a terminé vice-champion, derrière l’intouchable, à l’époque, Anderlecht. Qui a été cinq fois champion consécutivement. Maintenant, je ne vois plus très bien un entraîneur rester sept ans quelque part. Et en équipe nationale, je suis resté dix ans.


5- Est-ce que votre expérience de joueur vous a beaucoup apporté pour devenir entraîneur ?

Mais oui, bien entendu. Attention, l’expérience du joueur, on ne doit quand même pas l’oublier. Je vois difficilement quelqu’un devenir entraîneur sans avoir joué au football. C’est impossible. Cela m’a aidé mais dans une partie. Faut pas perdre de vue qu’il y a d’autres paramètres que vous n’aviez pas, vous êtes de l’autre côté de la barrière. C’est à vous de diriger, à sélectionner, à discuter, à faire l’occupation du terrain, la tactique. C’est un tout autre rôle que joueur. C’est pour cela que plus souvent, de grands joueurs ; attention, ils ne réussissent pas tous, c’est reconnu ça… Non, c’est un autre job. Comme joueur, vous écoutez l’entraîneur, vous faites votre travail sur le terrain, c’est fini. Mais comme entraîneur, vous avez d’autres préoccupations.


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